Comment acheter un local commercial ?


Sommaire
Pour quelles raisons acheter un local commercial ?
L’achat d’un local commercial peut répondre à plusieurs objectifs : se lancer dans une activité professionnelle, diversifier son patrimoine ou générer des revenus passifs. Voici deux scénarios fréquents à envisager.
Acheter un local commercial pour le louer
Investir dans un local commercial pour le mettre en location séduit de nombreux investisseurs, et ce n’est pas un hasard : les rendements locatifs y sont souvent plus intéressants que dans le résidentiel. Autre atout de poids : le bail commercial, qui encadre la relation avec le locataire. Il est en général signé pour 9 ans, avec des possibilités de résiliation tous les 3 ans. Ce format est plus structurant que le bail d’habitation classique, où le locataire peut quitter le logement à tout moment avec un préavis.
Mais attention, pour que l’opération soit rentable, certains critères doivent être examinés à la loupe : emplacement, niveau de charges (taxe foncière, entretien, travaux), demande locative… Sans oublier que la nature du local (boutique, bureau, entrepôt) influence fortement le type de locataire que vous allez attirer.
Acheter un local commercial pour y habiter
Il est parfois possible de transformer un local commercial en habitation. Cette opération peut être intéressante si vous trouvez un local bien situé à un prix compétitif. Cependant, plusieurs démarches administratives sont nécessaires, notamment un changement d’usage (soumis à l’accord de la mairie et, dans certains cas, de la copropriété).
Transformer un local en logement peut engendrer des frais supplémentaires (travaux de mise aux normes, taxe de changement d’usage, etc.). Ce projet demande donc une bonne préparation.
Acheter un local commercial en SCI ou en nom propre : quel statut choisir ?
Lors de l’acquisition d’un local commercial, choisir le bon statut juridique est essentiel, car cela impactera la fiscalité, les charges et la gestion du bien.
Acheter en nom propre : Cette option est simple et rapide. Elle convient bien si vous achetez le local pour votre activité professionnelle ou pour un investissement à titre individuel. Attention, les revenus issus de la location seront imposés dans la catégorie des revenus fonciers, ce qui peut alourdir votre fiscalité.
Acheter via une SCI (Société Civile Immobilière) : Ce montage est plus complexe, mais il offre des avantages, notamment pour la gestion et la transmission du patrimoine. Vous pouvez, par exemple, être plusieurs associés à investir ensemble et répartir les parts sociales. En termes de fiscalité, vous aurez le choix entre l’impôt sur le revenu (IR) ou l’impôt sur les sociétés (IS).
La SCI est particulièrement adaptée pour l’achat en vue de la location ou pour des projets impliquant plusieurs investisseurs.
Comment trouver un financement pour l’achat d’un local commercial ?
Acheter un local commercial nécessite souvent un financement important. Heureusement, plusieurs solutions de financement s’offrent à vous :
1. Le crédit bancaire classique
C’est l’option la plus courante pour financer l’achat d’un local commercial. Les banques proposent des prêts professionnels ou immobiliers selon votre projet. Pour maximiser vos chances d’obtenir un crédit :
Présentez un dossier solide avec un apport personnel (idéalement 10 à 30 % du montant du bien).
Justifiez la viabilité de votre projet (plan d’affaires, revenus attendus).
Veillez à ce que votre taux d’endettement reste en dessous des 35 % autorisé.
2. Le prêt à la création d’entreprise
Si vous achetez un local pour lancer une activité, des prêts spécifiques sont accessibles. Par exemple, le dispositif NACRE (Nouvel Accompagnement pour la Création ou la Reprise d’Entreprise) peut vous aider à financer une partie de votre projet.
3. Le financement participatif
Des plateformes de crowdfunding permettent aujourd’hui de lever des fonds pour financer des projets immobiliers. Cela peut être une alternative si vous avez des difficultés à obtenir un prêt bancaire classique ou si vous voulez financer une partie de votre apport.
4. Les subventions publiques
Certaines aides financières sont disponibles, notamment pour l’achat d’un local dans des zones de revitalisation ou pour des projets spécifiques (aménagements écologiques, par exemple). Renseignez-vous auprès des collectivités locales.
Peut-on acheter un local commercial sans apport ?
Acheter un local commercial sans apport est possible, mais cela demande une excellente préparation. Les banques sont généralement plus exigeantes pour ce type de projet, car les montants sont souvent élevés et les risques perçus plus importants.
Pour compenser l’absence d’apport, voici quelques stratégies :
Présenter un dossier financier irréprochable : Vos revenus, votre expérience professionnelle et la rentabilité potentielle du projet doivent convaincre le banquier.
Opter pour un prêt professionnel : Certaines banques proposent des financements couvrant 100 % du prix d’achat, à condition que le projet soit bien monté.
Soutenir votre dossier avec des garanties solides : Caution personnelle, hypothèque ou garantie bancaire peuvent rassurer l’établissement prêteur.
Si votre situation actuelle ne permet pas d’éviter l’apport, envisagez un montage via une SCI avec d’autres investisseurs pour mutualiser les fonds.
Les frais de notaire pour l’achat d’un local commercial
Les frais de notaire pour un local commercial sont plus élevés que pour une habitation. Ils représentent généralement 7 à 8 % du prix de vente dans l’ancien et environ 2 à 3 % dans le neuf. Ces frais incluent :
les droits de mutation (taxes collectées par l’État) ;
la rémunération du notaire ;
les frais annexes (frais d’hypothèque, état des lieux, etc.).
Pensez à intégrer ces frais dans votre budget global pour éviter les mauvaises surprises.
- Définissez clairement votre objectif : souhaitez-vous louer, habiter ou utiliser le local pour votre activité professionnelle ?
- Choisissez le bon montage juridique (nom propre ou SCI) selon vos besoins fiscaux et patrimoniaux.
- Préparez un dossier financier solide pour maximiser vos chances d’obtenir un crédit, même sans apport.
- Intégrez tous les coûts annexes (frais de notaire, charges, travaux) pour calculer précisément la rentabilité de votre projet.