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Capacité d'emprunt

Enfant vs Immobilier : qu'est-ce qui pèse le plus dans votre portefeuille ?

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Alexandra
Mis à jour le 13 décembre 2024
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Certaines étapes de la vie ont une importance et une saveur bien particulières et nous font franchir un sacré cap. Avoir un enfant et acheter un bien immobilier sont de celles-là, pourtant les deux sujets ne sont pas vraiment comparables, sauf s’ils… sont rapportés aux dépenses qu’ils engendrent.

Focus sur le coût d’un enfant dans une vie de parent(s) et son impact sur le budget d’un projet immobilier.

Rappel : qu’inclut-on dans le coût d’un enfant ?

Aborder la question de "combien coûte un enfant de 0 à 18 ans" peut sembler réducteur, ce qui explique certainement pourquoi le sujet est encore un peu trop tabou dans notre société. Néanmoins, impossible de nier qu’un enfant implique des dépenses et oblige à repenser le budget familial et sa capacité d’emprunt.

Les postes de dépenses, fluctuant de fait au fil du temps, incluent généralement :

  • Le mode de garde durant la petite enfance (crèches, assistantes maternelles ou garderies),

  • L’éducation avec les fournitures scolaires et parfois les frais de scolarité inhérents à l’entrée dans une école privée ou pendant les études supérieures,
  • L’alimentation et l’habillement,

  • Les loisirs, les activités extrascolaires (sport, musique…) et culturelles et les vacances,

  • Les transports,

  • La santé car, malgré les prises en charges de la sécurité sociale et des mutuelles, certains frais doivent être régularisés par le ménage.

Contrairement à un bien immobilier, un enfant n’est pas une "dépense" au sens financier strict. Choisir d’agrandir sa famille s’avère d’ordre affectif et émotionnel, cependant, avoir des enfants nécessite d’anticiper les coûts pour éviter les tensions financières.

Plus un enfant grandit, plus il "coûte" cher ?

C’est ce que nous allons vérifier, sachant que la notion d’"enfant" s’étend généralement jusqu’à l’âge de 20 ans selon plusieurs études et enquêtes réalisées par divers organismes - les plus récentes datent de 2023 -.

La première chose à prendre en compte est que le coût d’un enfant varie d’un foyer à l’autre selon sa constitution (couple, famille monoparentale, parents propriétaires ou locataires), son niveau de vie, l’âge de(s) l’enfant(s), mais aussi selon le lieu de vie.

À la naissance

En 2015, la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (DREES) estimait que l’arrivée d’un enfant dans un ménage entraînait une augmentation de 20 % des dépenses jusqu’à ce qu’il souffle sa deuxième bougie. Et pour cause, on estime que le ménage a investi en moyenne 1 500 € en équipements en tout genre pour préparer l’arrivée de bébé entre les équipements indispensables et autres.

Simulation

Chambéry fait partie des villes moyennes les plus dynamiques et c’est justement là que Laure et Rémy ont décidé de vivre. Le prix du mètre carré moyen d’un appartement a été évalué à 3 492 € par Meilleursagents. Laure et Rémy ont opté pour un 53 m² rue des Fleurs qui possède une seule chambre dont le prix au mètre carré atteignait 3 675 €, ils l’ont acquis à un prix de 195 000 €. Avec leurs 30 000 € d’apport, ils paient un crédit de 948 € par mois sur 25 années avec un taux de 3,84%.

Ils n’envisagent pas immédiatement d’agrandir leur famille, néanmoins, ils sont conscients qu’ils seraient contraints de déménager le moment venu. Dans leur quartier, ils devraient débourser l’équivalent de 37 000 € supplémentaires pour acheter un bien avec une chambre supplémentaire de 10 m². En plus des dépenses générées par leur futur enfant (soit 490 € par mois avant 3 ans), leur crédit passerait à 1 157 € mensuel ce qui ferait augmenter leurs dépenses de 699 € par mois. Pour l’instant, ils sont "bien comme ça", avancent-ils.

Les 3 premières années

Élever un jeune enfant de 0 à 3 ans représente un “petit” budget : 490 € par mois selon une étude Ipsos effectuée en 2019 pour l’Observatoire E. Leclerc des Nouvelles Consommations. Entre couches, petits pots et vêtements qui deviennent trop petits en deux semaines, cela revient à une mensualité de crédit pour un appartement de 50m² au Mans (selon les taux en décembre 2024).

De 7 à 11 ans

De son côté, l’INSEE a déterminé plus précisément qu’un enfant de 7 à 11 ans occasionne 5 340 € de dépenses par an, soit 445€ par mois. À cet âge, les frais ne se limitent pas qu’aux goûters et aux fournitures scolaires, mais aussi aux activités extra-scolaires et autres dépenses.

La période de l’adolescence de 12 à 17 ans

À partir de 12 ans, l’addition devient encore plus salée : 6 552 € soit 546 € par mois. C’est l’âge des premières sorties, de l’argent de poche et des dépenses supplémentaires !

De 18 à 24 ans

Même à l’âge adulte, il n’est pas rare qu’entre 18 et 24 ans, un jeune soit aidé financièrement par ses parents (un chiffre qui s’élevait à 3 670 € par an en 2014). Mais si l’on ajoute les études supérieures, un logement étudiant ou un soutien jusqu’à l’entrée dans la vie active, la facture peut grimper bien au-delà…
En bref

Selon la DREES, élever un enfant de sa naissance à ses 20 ans représente environ 180000 € pour un ménage (hors aides de l’État). Alors certes, un enfant, ça coûte de l’argent. Mais au-delà de la somme, il y a des choses que l’on ne peut acheter : les sourires complices, les premiers pas, les petits bonheurs du quotidien.

Quand on réalise les dépenses nécessaires pour élever un enfant, on peut rapidement faire le lien avec son impact sur un projet d’achat immobilier. Mais le débat s’arrête là car avoir un enfant ne répond évidemment pas aux mêmes besoins… et puis, investir dans l’immobilier peut lui offrir une sécurité et être l’occasion de lui transmettre un patrimoine, non ?

Combien coûte un enfant vs le pouvoir d’achat immobilier

Non, il ne s’agit pas d’expliquer maladroitement "Ah si vous n’aviez pas eu d’enfant, vous auriez pu acheter tel ou tel bien !", mais plutôt d’amener à réfléchir sur l’impact des dépenses liées aux enfants sur le reste à vivre. Le reste à vivre, c’est ce qui vous reste après avoir payé toutes vos charges fixes. Un élément clé à considérer lorsque vous devez calculer votre capacité d’emprunt (aka le montant maximum que vous pouvez emprunter à la banque en fonction de vos moyens).
Quand une famille s’agrandit, on envisage naturellement de changer pour un logement plus grand voire pour une ville où le mètre carré est moins élevé. Et puisque ce dernier fluctue selon si vous habitez Paris, Clermont-Ferrand ou Guéret, avoir un enfant amène donc à revoir sa capacité immobilière puisque le reste à vivre n’est pas le même.

Christophe explique, "Quand notre fille aînée est arrivée, on s’est dit qu’on devait acheter plus grand, surtout qu’on envisageait d’avoir un autre enfant ensuite. Cela nous a amené à revoir notre capacité d’achat, à évaluer combien nous étions prêts à mettre dans l’achat d’un autre bien."

Si la banque calcule votre capacité d’emprunt, elle ne prend pas en compte votre reste à vivre à l’instant T et elle ne prend pas en compte vos projets futurs surtout quand vous envisagez d'agrandir la famille. Elle calcule tout de même votre reste à vivre et estime le montant nécessaire minimum suivant :

  • entre 1 500 et 2 000 € pour un couple avec un enfant,

  • entre 1 800 et 2 500 € pour une couple avec deux enfants,

  • entre 1 000 et 1 500 € pour un achat en solo avec un enfant à charge,

  • entre 300 et 500 € par enfant supplémentaire.

Christophe a divorcé. Lorsqu’il a émis le souhait de racheter la soulte de son ex-épouse, il se souvient que la banque lui avait demandé à quelle somme s’élevait la pension alimentaire à verser. "Mon reste à vivre était suffisant, je le savais, mais la banque a voulu connaître mes charges pour estimer le prêt et surtout être sûre que mon dossier tenait la route ! Mon conseiller a été surpris de savoir que je ne versais aucune pension alimentaire, même en garde alternée. C’est un accord avec mon ex-femme étant donné qu’on a, à quelques euros près, le même niveau de vie."

Après avoir multiplié, ajouté et divisé le crédit, les charges, les reste à vivre et tutti quanti de Christophe, nous sommes arrivés à la conclusion que les dépenses liées à ses enfants représentent aujourd’hui 41,29 % du montant de son crédit. C’est aussi le gain qu’il aurait s’il n’en avait pas. Mais encore une fois, l’enfant ne représente pas un “investissement financier” et Christophe établit la comparaison en souriant, parfaitement conscient de ce point.

Et puis il y a le cas de Paul qui a acheté une maison avec Marie son épouse, leur taux d’endettement atteignait alors 30 % et leur reste à vivre était confortable. La banque ne leur a pas posé plus de questions étant donné qu’ils formaient alors un couple sans enfant. Quand leur premier enfant est né, ils ont vu leur budget se restreindre, mais "ça allait encore". À l’arrivée du second, patatras ! Le reste à vivre ne suffisait plus, il a fallu revoir le plan budgétaire, surtout avec un crédit maison.

Paul déplore que sa banque ne les ait pas informés de ce bouleversement lorsqu’ils ont établi leur crédit maison. "Un enfant coûte environ 500 € par mois, surtout avec les premiers modes de garde. C’est une chose que nous n’avons pas intégré dans votre reste à vivre, car la banque s’est basée sur notre situation à un moment donné. Elle aurait pu nous dire de prévoir, de faire attention à notre budget si nous souhaitions avoir des enfants…"

Finalement Paul et Marie se sont adaptés. Mais cela n’a pas été sans concessions avec leurs deux enfants à charge.

Oui, avoir un enfant coûte cher. Mais l’élever est un engagement qui va bien au-delà de l’aspect financier là où un investissement immobilier peut offrir des opportunités de sécurité et de patrimoine. L’un et l’autre nécessitent néanmoins une certaine planification d’un point de vue financier. Mais avec un bon équilibre, il est largement possible de profiter des joies de la parentalité tout en bâtissant un avenir solide pour soi et sa famille… sous un même toit !

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