Loi anti-airbnb : la plateforme va-t-elle finir par disparaître ?
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En pleine crise du logement, la France vient de frapper fort en adoptant une loi pour encadrer de plus près les locations de courte durée, avec Airbnb en ligne de mire. Ces nouvelles mesures cherchent à dissuader les investisseurs de se tourner systématiquement vers la plateforme, menaçant ainsi son modèle. Décryptage.
Pourquoi une loi anti-Airbnb ?
Ce que la loi change vraiment pour les propriétaires
Les spéculations allaient bon train, mais cette nouvelle loi apporte enfin des réponses claires.
Deuxième changement : plus de pouvoir aux communes pour réguler. Jusqu’alors réservé aux villes de plus de 200 000 habitants en zone tendue, le droit de limiter les locations de courte durée s’étend désormais à toutes les communes. Celles-ci peuvent désormais réduire le nombre maximal de jours de location d’une résidence principale à 90 jours par an (contre 120 auparavant) et instaurer des quotas pour protéger leurs quartiers résidentiels. Paris, par exemple, compte interdire les nouvelles locations touristiques dans des secteurs emblématiques comme Montmartre, le Marais et aux abords de la Tour Eiffel, selon Ian Brossat, conseiller à la mairie de Paris.
Un impact majeur pour Airbnb ?
Face à ces nouvelles mesures, Airbnb a exprimé ses doutes quant à leur efficacité. Pour elle, cette loi ne résoudra pas forcément les problèmes d’accès au logement et regrette les restrictions qui pourraient limiter l’activité de ses utilisateurs. L’enjeu est pourtant de taille pour Airbnb : la France est son deuxième marché mondial, avec plus de 29 000 communes où des annonces sont publiées.
Pour Airbnb, les impacts sont nombreux. La révision fiscale rend les locations touristiques moins compétitives par rapport à la location longue durée, et les restrictions sur le nombre de jours de location ainsi que les quotas communaux risquent de réduire le nombre d’annonces disponibles. Ces mesures pourraient donc affecter directement les revenus de la plateforme.
Malgré tout, cette loi anti-Airbnb vise davantage à réguler qu’à interdire. Si les nouvelles règles sont bien appliquées, elles pourraient limiter la présence massive de la plateforme dans les zones tendues, mais Airbnb est loin de disparaître en France. La réussite de cette régulation repose également sur la capacité des communes à faire respecter ces nouvelles règles, ainsi que sur l’efficacité des décrets d’application à venir dans les prochains mois.
Si la loi anti-Airbnb a pour but de limiter les locations courte durée, la plateforme devra alors s’adapter aux nouvelles règles, au risque de voir de nombreux propriétaires se détourner de son modèle pour privilégier la location longue durée. Pour les municipalités, la bataille pour réguler les meublés touristiques ne fait que commencer.