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Co-emprunteur

Divorcés, ils sont obligés de cohabiter

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Alexandra
Mis à jour le 14 novembre 2024
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Chaque année, ce sont en moyenne 130 000 divorces qui sont prononcés en France dont environ la moitié par consentement mutuel. Mais divorcer n’implique pas seulement la séparation du couple mais aussi des questions concernant le logement. En location ou propriétaires du bien, de nombreux divorcés se retrouvent contraints de continuer à vivre sous le même toit, notamment dans un contexte de crise immobilière ou de difficultés financières. Témoignages.

Qui déménage et qui reste ?

Et un jour, le couple devient, du jour au lendemain, deux colocataires bien particuliers. Eh oui, une rupture laisse parfois le couple dans l’incapacité de se reloger dans l’immédiat.

"Avec mon ex-femme Marie, nous avons dû cohabiter trois-quatre mois le temps qu’elle retrouve un logement en location. Nous avions convenu qu’après le divorce prononcé, je rachèterai ses parts de la maison, une décision assez logique pour nous." explique William.

Pour eux, la cohabitation n’a pas été "si pénible puisque la séparation s’est faite en bonne entente" et qu’il a aidé Marie à aménager sa nouvelle vie. "Mais à partir du moment où ça s’est terminé, je n’avais plus envie de vivre avec elle, j’avais hâte d’avoir mon chez-moi et de pouvoir reconstruire une vie avec mes enfants."

Mariés sous le régime de la communauté, la maison leur appartenait à parts égales. Leur notaire a pu déterminer celle qui revenait à chacun et William a réalisé un nouveau crédit auprès de sa banque pour racheter la part de Marie.
Petit rappel
Le rachat de soulte est effectif uniquement lorsque le divorce est prononcé. Il consiste à racheter la part du bien auparavant détenue par l’ex-conjoint et dont il est propriétaire. Ce dernier perdra ainsi tout lien lien juridique avec la maison ou l’appartement en question. Notez que lorsque l’un des ex-époux rachète à l’autre le bien immobilier et le crédit affilié, le montant de la soulte intègre ce crédit.
Pour Élodie, la situation diffère puisque mariée avec Pierre, ils n’ont pas souhaité divorcer, mais ont acté une séparation de corps, "Nous avions investi dans un appartement. Pierre a donné congé au locataire qui a quitté le bien assez vite. Je ne sais plus combien de temps nous avons cohabité." Il a donc été décidé à l’amiable qu’Élodie conserverait la maison et que Pierre vivrait dans l’appartement. Ils étaient également propriétaires d’un immeuble de bureaux, géré par Pierre. Il a poursuivi son activité et a conservé le bâtiment. De fait, "le partage des biens a été globalement équitable et simple", conclut Élodie.
Définition

Selon le site du gouvernement, une séparation de corps est “une procédure prévue par la loi et qui concerne uniquement les couples mariés. Elle permet aux époux de rester mariés tout en étant autorisés à ne plus vivre ensemble.”

Dans ces deux cas, le partage du ou des biens s’est avéré plutôt simple. Lorsque l’un des conjoints possède les fonds suffisants ou a la possibilité d’effectuer un crédit seul, il peut conserver le domicile familial. L’obtention d’une soulte permet à celui qui part de la maison de rechercher un autre logement. William avoue néanmoins qu’"avec la flambée des prix de l’immobilier, si nous avions divorcé deux ans plus tard, je n’aurais pas pu garder la maison".

Quand divorcer est synonyme de vente inévitable

Il arrive qu’un divorce se solde par la vente du bien. Benoît, pacsé avec Delphine, est séparé de cette dernière depuis plus d’un an. Ensemble, ils ont acquis une maison et c’est Delphine qui a apporté la part plus importante lors de l’achat. Mais faute de moyens, aucun des deux ne peut conserver la maison et elle est toujours en vente.

Delphine y vit encore avec leur bébé et Benoît, lui, a fini par s’installer avec sa nouvelle compagne dans un appartement. "C’est elle qui paie notre loyer puisque je dois continuer à rembourser le crédit tant que la maison n’est pas vendue. C’est une situation vraiment compliquée, mais nous n’avons pas le choix. Seul, je n’aurais jamais pu racheter, si je n’avais pas rencontré ma compagne actuelle, j’aurais dû continuer à vivre avec Delphine ou retourner chez mes parents." Une situation psychologiquement difficile à accepter pour Benoît qui n’a pas encore tourné la page.

Céline et Thibault, mariés sous le régime de la séparation des biens (les parents de Thibault ont réalisé une donation-partage à leurs trois enfants avant le mariage de leur fils), ont eux aussi mis leur appartement en vente. Situé dans un quartier prisé de la région toulousaine, ils l’ont vendu en quelques "trop longs mois, la cohabitation étant vraiment pénible", mais ils ont "serré les dents et cohabité tant bien que mal". Et parce qu’aucun des deux n’avait la possibilité de réaliser un rachat de soulte et parce que leur crédit n’était pas soldé, ils ont réalisé une vente blanche, sans récupérer de quote-part. Finalement, Thibault a loué un appartement plus petit, quant à Céline, suspense…

La famille à la rescousse !

Parfois, la cohabitation forcée peut pousser certaines personnes à accepter l’aide de proches. C’est le cas d’Emmanuelle qui a vécu une séparation extrêmement houleuse. Contrainte de cohabiter quatre mois avec son ex-époux avec lequel elle louait une maisonnette, elle a vécu "Un enfer ! J’avais la boule au ventre tous les jours, quand je savais qu’il était à la maison, je trouvais un prétexte pour ne pas rentrer."

Alors pour soulager son fardeau, ses parents viennent à la rescousse, "Un jour, ils m’ont annoncé qu’ils avaient acheté un appartement dans la ville d’à-côté pour qu’on puisse gérer facilement la garde alternée de notre petit garçon. Même si on était mariés sous le régime de la communauté, je suis partie sans rien."

Pour Emmanuelle, ses parents l’ont "sauvée d’une situation inextricable". À l’époque, elle gagnait un SMIC et n’avait pas d’autre solution que la cohabitation. Grâce à ses parents, elle a pu reconstruire sa vie et aller de l’avant, "Je ne l’oublierai jamais, sans eux, je ne sais pas ce que je serais devenue !"

Et la jeune femme n’est pas la seule dans cette situation. Pour Céline, les conditions étaient un peu identiques, "Mes parents ont loué un appartement à leur nom pour moi. Je sais que c’est ‘limite’, mais c’était ça ou… je préfère ne pas y penser. Cela me permet de vivre décemment avec mes enfants une semaine sur deux. Comme j’étais en arrêt longue maladie, mon dossier ne serait jamais passé auprès d’une agence et j’aurais dû attendre longtemps avant de bénéficier d’un logement social. C’était vraiment la solution la plus simple et la plus rapide !"

Étant donné leurs situations respectives, ni Emmanuelle, ni Céline n’a pu bénéficier d’aides au logement et n’a pas pu acheter seule non plus. Mais la priorité de chacune a été axée sur leur reconstruction personnelle à travers une vie à l’abri.

Vivre sous le même toit après une séparation est une épreuve à la fois émotionnelle et financière qui est malheureusement assez courante. Dans le cas de la vente d’un bien, le rachat de soulte, bien qu'il puisse s'avérer complexe à établir, apparaît comme une solution pour prendre un nouveau départ. Se faire conseiller par un notaire ou un expert immobilier est essentiel pour trouver la clé, de même que consulter la banque ou les services sociaux, un premier pas vers une nouvelle autonomie et une reconstruction durable...

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