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Vente immobilière

Rentrée : quel est l'état d'esprit des agents immobiliers ?

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Charlotte
Mis à jour le 9 septembre 2024
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C'est la rentrée pour tous, et après un été mouvementé marqué par la dissolution du gouvernement, les JO, et une légère baisse des taux, nous avons voulu savoir : comment les agents immobiliers abordent-ils cette nouvelle saison ?

Une rentrée d’embellie

Alors que la rentrée marque le retour à la réalité après les vacances, et malgré un flou persistant au niveau gouvernemental, les agents immobiliers affichent un certain optimisme. “La profession voit d’un bon œil la légère baisse des taux, ça va permettre de donner un peu plus de pouvoir d’achat aux acheteurs”, souligne Christophe Delmas, agent immobilier et fondateur de la plateforme Swiimo. Il est vrai qu'après les hausses vertigineuses de 2023, c'est un signe très encourageant pour ceux qui souhaitent acheter.

La bonne nouvelle, c’est que cette baisse des taux devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année. Ce mois-ci, les taux ont diminué de 0,05 à 0,10 points, et cette tendance pourrait s'accentuer. Une évolution qui ravive l’espoir de ceux dont la capacité d'emprunt était jusque-là insuffisante pour concrétiser leur projet.
L’optimisme reste de mise pour les prochains mois mais l’équilibre reste fragile.
Guillaume Martinaud, président du réseau Orpi au journal La Dépêche

Outre les taux, les JO ont captivé l’attention cet été et le fondateur de Swiimo voit dans cet événement un signe positif : “Les JO ont donné du moral aux Français qui aiment gagner et ils nous ont rassasiés !” Ce regain de moral pourrait-il leur redonner confiance en l’immobilier ? C’est bien possible.

Une enquête menée par Bricks.co, une entreprise spécialisée dans l'investissement immobilier, révèle que près de 47 % des personnes interrogées envisagent d'investir dans l'immobilier d'ici la fin de l'année 2024. D’ailleurs, la Banque de France observe déjà une hausse des demandes de crédit immobilier.

Entachée par le flou gouvernemental ?

Si l’on s’attend à ce que les taux continuent de baisser, la situation politique en France préoccupe certains. Malgré l'instabilité politique, la hausse redoutée des taux d'intérêt ne s'est finalement pas matérialisée, en dépit des craintes liées à une possible prise de pouvoir du NFP, une hypothèse finalement écartée par le Président de la République. Cependant, la temporisation du gouvernement offre aux marchés financiers une alternative plus rassurante, apaisant ainsi les agents économiques.
Pour Christophe Delmas, “La dissolution n’impacte pas réellement la résidence principale, en revanche elle impacte l’investissement locatif.” En particulier les investissements en LMNP (Loueur en Meublé Non Professionnel) pourraient connaître des changements majeurs dans les années à venir, puisque le Gouvernement a annoncé son intention d'harmoniser la fiscalité pour rééquilibrer le marché locatif et freiner la spéculation immobilière.

L’agent immobilier souligne : “Nous sommes arrivés à un moment où l’investissement locatif est remis en question. Entre les loyers plafonnés, les risques d’impayés (et la potentielle abrogation de la loi anti-squat du NFP) et les potentiels dégâts au moment de la libération des locataires, il y a un calcul qui se fait sur le gain / risques.”

Reste à voir si le nouveau gouvernement se penchera sur ce sujet ou s'il s'attaquera plutôt aux nombreux défis posés par la crise de l’immobilier. En attendant, la prochaine réunion de la Banque Centrale Européenne, prévue le 12 septembre, pourrait marquer le début d'une nouvelle baisse des taux directeurs, une bonne nouvelle pour les emprunteurs français.

Une conjoncture propice aux bonnes affaires immobilières

Aujourd’hui, la conjoncture est particulièrement favorable : après une période de hausse, les taux amorcent enfin leur descente dans un contexte de baisse des prix de l’immobilier. Selon les réseaux Foncia et Orpi, le prix au mètre carré a reculé respectivement de 8 % et 7 % sur un an. Cette opportunité rare ouvre une fenêtre de tir idéale pour réaliser de bonnes affaires, mais elle ne durera pas éternellement. Pour Christophe, c’est le moment parfait pour négocier. “Il y a des vendeurs qui n’ont pas voulu accepter la réalité de la baisse du pouvoir d’achat” explique-t-il.

Bien que le recul des prix ne soit pas encore généralisé, il reste des biens au-dessus du marché, souvent en vente depuis longtemps. “Les acheteurs ne doivent pas hésiter sur ce type de bien à faire une belle négociation avec l’espoir que l’agent immobilier sache expliquer la négociation au vendeur” précise l’agent.

Malgré l'incertitude politique de cette rentrée, la baisse des taux redonne confiance aux professionnels de l’immobilier et aux futurs acquéreurs. Les banques, de leur côté, sont prêtes à conquérir ces acheteurs et la concurrence s’accentue. Bien qu’il soit difficile de prédire les actions du nouveau gouvernement, cette rentrée s’annonce bien plus légère que celle de l’année dernière.