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Déménagement

JO Paris 2024 : le cauchemar des déménageurs ?

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Catherine
Mis à jour le 7 août 2024
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Un déménagement, ce n’est déjà pas une partie de plaisir. Mais imaginez un peu que vous habitiez Paris et que vous deviez quitter votre appartement en plein Jeux Olympiques. Alors, déménager durant les JO, mission impossible ? On est allé poser la question aux pros.

Dans le domaine du déménagement, l’été est traditionnellement synonyme de rush et de planning bien rempli. C’est en effet la période plébiscitée pour les chassés-croisés, et ça ne concerne pas seulement les vacanciers : selon les statistiques, 50 % des déménagements effectués dans l’Hexagone ont lieu entre les mois de juin et septembre. Mais cette année, les Jeux Olympiques de Paris viennent ajouter leur grain de sel.

Aujourd’hui, avec les JO, on note une baisse significative du travail, je le vois dans mes plannings”, confirme Ilhem Badis, directrice générale de Blondeau Déménagement, installé à Paris depuis plus de cent ans. “En temps normal, j’ai entre 10 à 15 déménagements par jour. En ce moment, on est plutôt à 7 ou 8”.

Il faut dire qu’entre les campagnes appelant les Parisiens à favoriser le télétravail, la capitale découpée en zones (rouges pour certaines) et les QR Codes indispensables pour circuler dans certains quartiers, tout a été fait pour dissuader les déplacements - ou encourager les habitants à fuir la capitale. “Au début de l’année, on nous disait que les déménagements ne seraient même pas autorisés”, rappelle l’entrepreneuse.
En effet, au mois de mars, la préfecture de police de Paris avait annoncé que seuls les déménagements pour motifs impérieux (problèmes de santé, violences conjugales…) et ceux des hauts fonctionnaires seraient permis durant les Jeux. Une catastrophe pour le secteur, déjà impacté par la crise de l’immobilier et la baisse du pouvoir d’achat - sans parler de l’instabilité politique actuelle.

Il était juste impossible de ne pas travailler à cette période”, explique Ilhem Badis. Les efforts de la chambre syndicale et ses négociations avec la préfecture et le ministère ont fini par payer. Reste que déménager en période de JO ne se fait pas n’importe comment.

Des “permis” de déménager délivrés sur instruction de dossier

Maître-mot pour décrocher l’autorisation de déménager : la planification. Les clients ont été invités à prendre les devants en amont. Car tout projet de déménagement est soumis à une instruction de dossier en vue de la délivrance d’un QR Code, indispensable pour se déplacer le jour J. Un sens de l’organisation qui peut poser problème, car comme l’indique la directrice générale de Blondeau Déménagement, les habitudes des Français ont évolué depuis le Covid. “Avant, les clients préparaient leur projet environ 5 à 6 mois à l’avance, et dès le mois de mai, nos plannings étaient pleins”. Aujourd’hui, les déménagements s’organisent beaucoup plus à la dernière minute.
Pour tout projet de déménagement en région parisienne durant les Jeux Olympiques, l’entreprise commence par consulter la carte interactive mise à disposition par le ministère chargé des Transports. “En fonction du quartier où se situe le logement, on voit avec les clients s’il est possible ou non de décaler le déménagement. On tente toujours de s’adapter à leurs besoins.

Dans les périmètres bleus, la circulation des véhicules motorisés se fait sur présentation d’un justificatif de domicile (contrat de bail, facture d'électricité…). Dans les périmètres rouges, elle est interdite, sauf dans les cas spécifiques. Les véhicules de déménagement conduits par des professionnels ou loués sont autorisés uniquement si le déménagement ne peut pas être reporté - mutation professionnelle, violences conjugales, vente non anticipée du bien, problème de santé - et uniquement sous condition.

Il faut en effet, respecter les créneaux autorisés et s’adapter au calendrier des épreuves (jusqu’à 2h30 avant le début d’une compétition et à partir d’1h après la fin de l’épreuve, en dehors des épreuves sur route - cyclisme, marathon - et sur présentation d’un laisser-passer numérique et d’un justificatif. On l’aura compris, cela peut vite tourner au casse-tête.

Des dates à éviter à tout prix

Certaines dates sont particulièrement à éviter en cette période de JO (et pas seulement pour déménager). On pense au 26, jour de la cérémonie d’ouverture des Jeux. Mais également à la période du 1er au 4 août où auront lieu les épreuves de cyclisme (à Paris mais aussi sur les communes de Vincennes, Vanves, Viroflay, Meudon et Ville d’Avray). À éviter également, les 10 et 11 août, jours de marathon. Retrouvez toutes les dates sur le site Anticiperlesjeux.gouv.fr

Des déménagements qui coûtent plus chers

S’il est compliqué de donner le coût moyen d’un déménagement (“Tout dépend de la taille du logement à déménager, de la distance avec le nouveau domicile, des difficultés d’accès”, justifie Ilhem Badis), une chose est sûre : les Jeux Olympiques de Paris 2024 vont encore faire un peu grimper la facture.

L’été, les déménagements reviennent déjà plus chers - la demande étant supérieure à l’offre. Mais avec les horaires à respecter, certains coûts se trouvent impactés. “Si le client a besoin d’un monte-meuble, par exemple, je dois prendre mes précautions. D’ordinaire, on le loue à la demi-journée, mais avec les problèmes de circulation et les camions qui peuvent se retrouver bloqués, on passe directement sur une location à la journée”. Forcément, cela revient plus cher. Le déménagement peut prendre plus de temps, et comme le forfait est à la journée, le budget s’alourdit.

Sans oublier qu’avant même le début des Jeux, la circulation à Paris et en petite couronne est devenue un enfer pour les professionnels comme les particuliers. “Les ponts sont presque tous fermés, il y a énormément de déviations. Là où autrefois on mettait 20-25 minutes - par exemple pour faire la navette entre le 12e et le 17e arrondissement - il faut maintenant compter 40 minutes.” Même son de cloche pour le stationnement, désormais à la charge du client. Comptez entre 35 et 135 euros, selon la durée et la taille du camion. “Et la mairie de Paris n’offre pas de service en contrepartie - pas de panneau, pas de barrière. Le client n’a aucune garantie d’avoir réellement une place à l’arrivée. On doit s’organiser avec les clients et leurs voisins, pour voir s’il est possible de garder une place en prévision.

Cette année, le calendrier de la professionnelle est chamboulé. “D’ordinaire, on termine la saison haute en août. Là ce sera plutôt en septembre-octobre. On espère que ce sera juste reporté, et pas annulé”. Il faut dire qu’après 2 années folles post-confinement, où le chiffre d’affaires des entreprises du déménagement avait connu un vrai boom, la hausse des taux et la crise de l’immobilier a fait chuter l’activité. “On a vraiment ressenti la baisse fin 2023”. Les professionnels du secteur pourront dresser le bilan fin septembre. D’ici là, ils veulent rester positifs.

On espère que l'événement sera une fête et ne se transformera pas en cauchemar pour les Parisiens et pour le secteur.

Mais quand même, ça coûte combien un déménagement ?
On l’a vu, difficile de mettre un prix unique sur un déménagement. Il faut dire qu’entre une chambre de bonne et un hôtel particulier de 250 m², la charge de travail n’est pas la même. A titre indicatif, le déménagement d’une surface de 50 m² dans la même ville revient en moyenne entre 1 500 et 2 500 euros. Bien sûr, si vous souhaitez une prestation simple (chargement/déchargement des cartons déjà prêts) ou complète (emballage des objets, transport, remontage des meubles, fourniture des cartons…), le budget n’est pas le même. Il peut également varier selon les difficultés d’accès et le kilométrage. Le mieux est encore d’effectuer plusieurs devis chez des professionnels.
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