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Airbnb : ces maires qui décident de sévir contre la location saisonnière

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Marion
Mis à jour le 6 novembre 2024
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La guerre contre Airbnb est lancée ! Plusieurs maires européens adoptent des mesures strictes pour freiner les locations saisonnières et lutter contre la spéculation des logements. Entre Marseille, Lille et Barcelone, tour d’horizon des mesures mises en place par les municipalités.

Le maire de Marseille part en guerre contre la location de courte durée

 « La vie tranquille de ceux qui empêchent les Marseillaises et les Marseillais de se loger, c'est terminé. » Benoît Payan, maire de Marseille, ne mâche pas ses mots dans une interview donnée au journal “La Marseillaise”.

Il faut dire que des quartiers emblématiques comme le Panier et le Vieux-Port sont devenus des zones où prolifèrent les locations de courte durée, transformant profondément la ville et le marché locatif.

Conscient des difficultés de ses habitants, il a instauré des restrictions visant à protéger l’accès au logement pour les résidents permanents, comme limiter la location de courte durée à 120 jours par an dans certains quartiers.

Pour aller plus loin : La guerre Airbnb à Marseille

La taxation des résidences secondaires à Lille

À Lille, la maire Martine Aubry a elle aussi décidé de serrer la vis face à l’explosion des locations de courte durée.

Dans cette ville dynamique et étudiante, le marché immobilier devient de plus en plus tendu, et les locations temporaires contribuent à raréfier l’offre de logements disponibles. De même, la spéculation immobilière pénalise fortement les habitants, les privant d'accéder à des logements abordables.

Pour éviter que Lille ne se vide de ses résidents, la municipalité a pris plusieurs mesures. Désormais, les propriétaires doivent enregistrer leur logement auprès de la municipalité pour pouvoir le louer en courte durée.

De plus, les taxes sur les résidences secondaires ont été augmentées pour freiner la conversion de logements en biens purement saisonniers.
Et dans les autres villes en France ?

Les villes de Paris, Bordeaux et Lyon imposent également une limitation de la durée de location, en exigeant un changement d’usage pour les logements touristiques.

Ce processus permet de reclasser le bien en tant que meublé de tourisme et ainsi de limiter le nombre de nuitées à 120 par an.

Ces initiatives s’inscrivent dans un mouvement de préservation de la vie locale. Les municipalités sont en effet conscientes de l’impact des locations de courte durée sur l’équilibre social et économique, et s’engagent ainsi pour redonner aux habitants un accès prioritaire aux logements.

Tolérance zéro à Barcelone dans les quartiers touristiques

Chez notre voisin espagnol, les mesures sont encore plus virulentes.

Avec ses plus de 10 000 appartements de courte durée, Barcelone est l’une des villes les plus touristiques d’Europe. Une poule aux œufs d’or pour Airbnb, mais dont les Barcelonais paient le prix fort, les loyers ayant augmenté de 68 % en 10 ans !

Pour lutter contre cette crise du logement, la maire socialiste, Ada Colau, souhaite tout simplement interdire les locations meublées touristiques d’ici 2029.

Une décision radicale qui ne fait pas l’unanimité. Enrique Alcantara, président de l'Association des Appartements Touristiques de Barcelone (Apartur) conteste dans une interview de France info :

"Il s’agit, selon nous, d’une violation d’un droit fondamental, celui de la propriété privée. Ça entraîne des dépôts de plaintes et des demandes d’indemnisations qui s’élèvent à un milliard d’euros"

De petits propriétaires dépendent en effet de ces revenus pour amortir leurs investissements immobiliers et couvrir les mensualités de leur crédit, entretenir le bien ou se constituer une épargne en vue de la retraite. En l'absence de ces revenus locatifs, certains propriétaires pourraient se retrouver en difficulté pour équilibrer leur budget, voire peut-être contraints de vendre leur bien.
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Un impossible équilibre à trouver ?

L’encadrement des locations saisonnières pose un défi de taille : comment trouver un équilibre pour encadrer la location de courte durée, tout en maintenant le dynamisme touristique, essentiel à l’économie locale ?

En France, le 28 octobre dernier, les députés ont tranché : ils ont décidé de pénaliser davantage les biens meublés saisonniers par rapport à la location de longue durée.

L'abattement fiscal est ainsi passé de 50% à 30% pour les meublés non classés. Pour les meublés classés, la peine est moins lourde, mais l’abattement passe tout de même de 70% à 50%. Ces avantages fiscaux, jusqu'ici, permettaient aux propriétaires de déduire certaines charges et d'alléger leur imposition sur les revenus locatifs.

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