Airbnb : ces maires qui décident de sévir contre la location saisonnière
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La guerre contre Airbnb est lancée ! Plusieurs maires européens adoptent des mesures strictes pour freiner les locations saisonnières et lutter contre la spéculation des logements. Entre Marseille, Lille et Barcelone, tour d’horizon des mesures mises en place par les municipalités.
Le maire de Marseille part en guerre contre la location de courte durée
« La vie tranquille de ceux qui empêchent les Marseillaises et les Marseillais de se loger, c'est terminé. » Benoît Payan, maire de Marseille, ne mâche pas ses mots dans une interview donnée au journal “La Marseillaise”.
Il faut dire que des quartiers emblématiques comme le Panier et le Vieux-Port sont devenus des zones où prolifèrent les locations de courte durée, transformant profondément la ville et le marché locatif.
Conscient des difficultés de ses habitants, il a instauré des restrictions visant à protéger l’accès au logement pour les résidents permanents, comme limiter la location de courte durée à 120 jours par an dans certains quartiers.
La taxation des résidences secondaires à Lille
À Lille, la maire Martine Aubry a elle aussi décidé de serrer la vis face à l’explosion des locations de courte durée.
Dans cette ville dynamique et étudiante, le marché immobilier devient de plus en plus tendu, et les locations temporaires contribuent à raréfier l’offre de logements disponibles. De même, la spéculation immobilière pénalise fortement les habitants, les privant d'accéder à des logements abordables.
Pour éviter que Lille ne se vide de ses résidents, la municipalité a pris plusieurs mesures. Désormais, les propriétaires doivent enregistrer leur logement auprès de la municipalité pour pouvoir le louer en courte durée.
Les villes de Paris, Bordeaux et Lyon imposent également une limitation de la durée de location, en exigeant un changement d’usage pour les logements touristiques.
Ce processus permet de reclasser le bien en tant que meublé de tourisme et ainsi de limiter le nombre de nuitées à 120 par an.
Ces initiatives s’inscrivent dans un mouvement de préservation de la vie locale. Les municipalités sont en effet conscientes de l’impact des locations de courte durée sur l’équilibre social et économique, et s’engagent ainsi pour redonner aux habitants un accès prioritaire aux logements.
Tolérance zéro à Barcelone dans les quartiers touristiques
Chez notre voisin espagnol, les mesures sont encore plus virulentes.
Pour lutter contre cette crise du logement, la maire socialiste, Ada Colau, souhaite tout simplement interdire les locations meublées touristiques d’ici 2029.
"Il s’agit, selon nous, d’une violation d’un droit fondamental, celui de la propriété privée. Ça entraîne des dépôts de plaintes et des demandes d’indemnisations qui s’élèvent à un milliard d’euros"
Un impossible équilibre à trouver ?
L’encadrement des locations saisonnières pose un défi de taille : comment trouver un équilibre pour encadrer la location de courte durée, tout en maintenant le dynamisme touristique, essentiel à l’économie locale ?
En France, le 28 octobre dernier, les députés ont tranché : ils ont décidé de pénaliser davantage les biens meublés saisonniers par rapport à la location de longue durée.
L'abattement fiscal est ainsi passé de 50% à 30% pour les meublés non classés. Pour les meublés classés, la peine est moins lourde, mais l’abattement passe tout de même de 70% à 50%. Ces avantages fiscaux, jusqu'ici, permettaient aux propriétaires de déduire certaines charges et d'alléger leur imposition sur les revenus locatifs.