Où en seront les taux en 2026 ?
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Une fois n’est pas coutume, alors que l’année 2025 démarre sous des signes encourageants, nous avons eu envie de faire un bon dans le temps et de regarder jusqu’en 2026. Car si les conditions de crédit sont plus favorables, nous nous interrogeons déjà sur l’évolution des taux pour la prochaine année. Entre optimisme mesuré et vigilance, que prévoient les experts ?
Une trajectoire de baisse qui se confirme
Après des baisses successives tout au long de l’année 2025, les taux devraient se poursuivre jusqu'en 2026. L’inflation, quant à elle, serait maîtrisée pour arriver à 1,9% en 2026 selon les projections de la Banque Centrale Européenne (BCE).
Prenons un exemple concret, Mei et Gaspard gagnent 4500€ par mois. Ils désirent acheter leur premier appartement à Lille. Aujourd’hui, avec un taux de 3,33% sur 25 ans, sans apport, leur budget serait de 259 179 €. Mais avec une baisse des taux à 2,60%, leur capacité d’emprunt bondirait de 21 642€, soit 6m² supplémentaires.
Depuis quelques mois déjà, le contexte politique français laisse planer des incertitudes et les marchés portent une attention particulièrement à ce qui se passe. Les taux d’emprunt de l’État français (obligations assimilables du Trésor aka AOT) pourraient possiblement influencer les taux - et augmenter - si la situation budgétaire ne s’améliore pas. À suivre !
Les points de vigilance pour 2026
Parce que la vie n’est pas un long fleuve tranquille, il est possible que plusieurs éléments majeurs viennent perturber ce scénario de baisse progressive. Quels sont-ils ?
Un retour inattendu de l'inflation. Si, pour n’importe quelle raison, l'inflation venait à rebondir au-delà de nos prévisions (à cause des prix de l’énergie des matières premières ou les barrières douanières que souhaite installer Donald Trump, par exemple), la BCE pourrait être contrainte de revoir sa politique monétaire.
Des difficultés sur les marchés financiers. On vous le disait, la dette française pèse sur les taux de crédit. Alors si les conditions de financement de l’État français devaient se durcir, là aussi, il pourrait y avoir un impact sur les taux.
Un resserrement réglementaire. Si les autorités de régulation décident de maintenir un niveau strict sur les conditions d’octroi des crédits immobiliers, l’accès au crédit pourrait être limité, et ce, en dépit de la baisse des taux. Pour autant, ce scénario est moins probable car le gouvernement est plutôt en faveur d’une relance du marché à grand renfort de mesures incitatives comme avec l’élargissement du PTZ.
Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?
Si l’année 2025 donne un vent d’air frais sur la capacité d’emprunt des acheteurs, 2026 devrait aussi offrir un contexte propice à l'achat, avec un accès au crédit plus favorable aussi bien pour les primo-accédants que pour les autres profils.
Toutefois, attendre pour emprunter n’est pas forcément synonyme d’économie. Il faut s’attendre à une remontée des prix de l'immobilier, compensant alors partiellement l’effet positif de la baisse des taux. Pour savoir si c’est le bon moment pour vous lancer, examiner votre projet avec un professionnel pourra vous aider à déterminer le meilleur timing en fonction de votre situation personnelle et de vos objectifs.
En conclusion, si 2026 s'annonce comme une année de normalisation des taux de crédit immobilier, le marché ne retrouvera pas les conditions exceptionnelles d'avant 2022. Les futurs acquéreurs devront composer avec ce "nouveau normal" des taux autour de 2,50-2,80%.