Coup dur pour les locations en montagne : 65% des logements bientôt exclus ?
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Des passoires thermiques en avalanche
Si la situation est déjà préoccupante, dans les Alpes, la situation est encore plus critique : un tiers des logements sont des passoires thermiques. "Majoritairement construites avant la première réglementation thermique de 1974, les stations de ski françaises se distinguent par un parc immobilier ancien et peu performant sur le plan énergétique. À quoi s’ajoute l’impact négatif de l’altitude sur les DPE", explique Loïc Cantin, président de la FNAIM.
Car dans les années 70-80, l’isolation n’était tout simplement pas une priorité (on avait d’autres urgences, comme perfectionner son chasse-neige en fuseau moulant). Mais aujourd’hui, ce retard risque de coûter cher aux propriétaires…
Cette situation pose un défi majeur pour ces territoires
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Le coup de massue réglementaire
DPE minimum E dès 2025
DPE minimum D en 2034
Si la solution semble toute trouvée - faire des travaux - la réalité n’est pas aussi simple. Car les coûts des travaux pèsent lourd dans le budget des propriétaires et, en altitude, les prix peuvent peser très lourd. D’autant plus car les rénovations en altitude demandent des solutions techniques adaptées aux conditions climatiques rudes et donc plus chères. C’est d’ailleurs pourquoi certains propriétaires continuent de louer leur bien même sans rénovation.Et l’État dans tout ça ? Le gouvernement a certes fait de la transition énergétique une priorité, mais les aides ne suffisent pas toujours à alléger la facture (et encore moins quand on sait quelles sont rabotées). Autre limite du dispositif MaPrimeRénov’ : il aide à la rénovation énergétique des résidences principales, alors que 58% des logements en stations sont des résidences secondaires.
"Quand te reverrai-je, pays merveilleux ?"
Alors pour éviter la catastrophe, certaines stations prennent les devants. "La rénovation énergétique n'est plus une option, c'est une nécessité pour maintenir l'attractivité de nos stations", conclut Jean-Luc Boch, président de l'Association Nationale des Maires des Stations de Montagne (ANMSM).
À Chamonix, dès 2025, les locations saisonnières seront strictement encadrées : quotas, autorisations et enregistrement obligatoire. Fini le "planté de bâton", place au "planté de réglementation". Mais comment les propriétaires vont réussir à s’en sortir ? Telle est la question.
Même si la transition énergétique forcée est un défi majeur pour les stations de ski, c’est aussi une opportunité de moderniser un parc immobilier vieillissant. À ce jeu, les propriétaires ont tout intérêt à anticiper ces changements pour éviter de voir leur bien perdre en valeur et en rentabilité.
Alors, si vous comptez louer un petit chalet pour refaire la mythique scène du vin chaud dans Les Bronzés font du ski, il va peut-être falloir revoir vos plans…