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Actualités 2025

Trump et les droits de douane : quel impact sur les taux et vos projets immo ?

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Nelly
Rédigé le 14 avril 2025
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Les annonces récentes de Trump concernant les droits de douane supplémentaires sur les importations, ainsi que leur suspension momentanée, ont créé une onde de choc chez les experts financiers. Depuis, les spéculations vont bon train. Quelles seront les conséquences pour le marché immobilier en France ? Focus sur les enjeux d'une "guerre commerciale" annoncée et ses impacts potentiels sur l'immobilier français.

Ces derniers jours, vous n’avez sans doute pas pu passer à côté des déclarations fracassantes de Donald Trump à propos des droits de douane (à moins de vivre dans une tiny house non connectée au fin fond de l’Ardèche, ce qu’on vous souhaite).

Le 2 avril 2025, le président américain a dévoilé sa nouvelle doctrine commerciale "America First", un tantinet (euphémisme) agressive : des tarifs douaniers généralisés frappant la quasi-totalité des partenaires des États-Unis. Brandissant un "déficit commercial persistant" et dénonçant des pays qui "pillent" l’économie américaine, le candidat républicain a invoqué l’International Emergency Economic Powers Act pour imposer :

  • 10 % de droits sur toutes les importations dès le 5 avril 2025,

  • une surtaxe de 20 % ciblant les produits européens à partir du 9 avril.

Conséquence : un krach boursier et des experts financiers pour le moins déboussolés par la politique économique jusqu'au boutiste de Donald Trump. Alors que le spectre de la récession s’invite sur les plateaux télé, nouveau rebondissement le13 avril : le président américain annonce une "pause" de 90 jours dans ces mesures… tout en avertissant qu’"aucun pays ne serait tiré d'affaires ". Seule exception : la Chine, qui reste soumise à des taxes "massives", confirmant la priorité absolue donnée à la guerre commerciale avec Pékin.

Derrière les coups de menton, une stratégie négociatrice très critiquée :

  • L’UE évite (pour l’instant) la surtaxe de 20 %, mais le président Trump exige des concessions sur l’agriculture et les subventions industrielles.

  • Les 10 % mondiaux, bien que suspendus, restent une épée de Damoclès pour relancer les discussions bilatérales.

  • Objectif affiché : "protéger les travailleurs américains" et "en finir avec le dumping".

Des alertes économiques pour les États-Unis

Face à ces nouvelles mesures, nombreux sont les économistes et institutions financières à pointer du doigt un risque de récession, aux États-Unis mais aussi à l’échelle mondiale. Ce lundi 7 avril, la banque d’affaires américaine Goldman Sachs a ainsi revu ses prévisions : elle estime désormais à 45 % le risque de récession aux États-Unis dans les 12 mois à venir, contre 35 % jusqu’alors.

Si ces pronostics se confirment, les économistes de la firme anticipent une baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale, de l’ordre de deux points de pourcentage au cours de l’année.

Et chez nous ?

Hausse de l'inflation, ralentissement de la croissance, augmentation du chômage… Si les États-Unis s'apprêtent à traverser une période agitée, quelles répercussions peut-on attendre de ce choc commercial en Europe ?

Premier impact des annonces : les bourses mondiales ont plongé dans le monde entier. Une dégringolade qui dans les faits, n’est pas si mauvaise pour les emprunteurs français.En effet, quand le marché des actions est à la baisse, comme ça a été le cas la semaine passée, mécaniquement les investisseurs ont tendance à se reporter sur des placements sûrs, dont les OAT (Obligations Assimilables du Trésor) - à savoir des titres émis par l’Etat français pour financer ses besoins, offrant alors des rendements fixes sur une période déterminée. Car si une entreprise peut faire banqueroute, il y a peu de chance que cela arrive pour un état. Or, les banques observent le niveau de l’OAT pour fixer leur grille de taux d’intérêt. C’est pourquoi les experts annoncent une baisse des taux d’emprunt, dans les semaines à venir. Tout n’est pas donc noir pour les investisseurs, bien au contraire, comme le rappelle Pierre Chapon, président de Pretto :

"Les banques qui se refinancent principalement sur les marchés [les banques nationales ndlr] seront les premières à ajuster leurs barèmes à la baisse. C'est une excellente nouvelle pour les emprunteurs qui ont un projet d'achat immobilier"

Moral en berne, immobilier à la traîne ?

Vous non plus, vous n’avez pas franchement envie de danser la carioca en ce moment ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seuls.

Selon une récente étude de l’IFOP, entre 65 et 70 % des Français se disent préoccupés par les incertitudes géopolitiques actuelles.

La dernière enquête menée pour Le Point révèle d’ailleurs que seulement 27 % des Français considèrent les États-Unis comme un allié sûr… soit 11 points de moins qu’au début du premier mandat de Trump.

Ce climat d’incertitude freine l’investissement, tant chez les particuliers que les institutionnels. La méfiance ambiante entraîne des reports, voire des annulations de projets immobiliers — notamment dans le secteur commercial, où la confiance est essentielle à toute décision d’investissement.

Des primo-accédants sous pression, mais convoités par les banques

On l’aura compris, l'incertitude provoquée par ces mesures protectionnistes n’est pas pour réjouir celles et ceux qui veulent se lancer dans l’achat immobilier. En effet, cette instabilité a de quoi donner quelques sueurs froides (et ce n’est pas comme si l’accès à la propriété n’était pas source de stress). Sans compter que l’inflation connue ces dernières années a déjà eu des impacts sur leur pouvoir d’achat immobilier. Selon Éric Balci, directeur général d’in’li, interrogé par BFM Business le 3 avril dernier :

"Les primo-accédants seront les premiers impactés. Ils sont particulièrement touchés par la hausse des coûts de l’énergie et des charges locatives, qui ont épuisé une grande partie de leurs économies. Ils ne disposent plus de la capacité nécessaire pour constituer un apport personnel. À long terme, toute hausse de l’inflation et des prix de l’énergie impacte fortement ces ménages, pourtant essentiels en tant que clients pour l’investissement locatif particulier.

Toutefois, et en dépit de cet état des lieux peu glorieux, les banques - et en particulier les banques nationales - sont dans une dynamique de conquête de nouveaux clients. Et le crédit immobilier est pour elles un incroyable levier d’acquisition. Une bonne nouvelle pour celles et ceux qui souhaitent acheter pour la première fois. En effet, les primo-accédants peuvent profiter de cette reprise du marché du crédit et faire jouer la concurrence afin de décrocher la meilleure offre.

Quand la BCE joue le jeu
Face à la récente annonce de la Banque Centrale Européenne d’une baisse de 0,25 point de pourcentage de son principal taux d’intérêt directeur, les signaux sont au vert côté crédit immobilier. Alors vraie bonne nouvelle ou simple parenthèse enchantée ? On fait le point sur les pronostics.

Comment faire face ?

Alors que les rebondissements géopolitiques de ces dernières semaines donnent l’impression d’avoir été écrits par un mauvais scénariste de série B sous amphét’, l’impact potentiel sur le marché immobilier français ne peut être ignoré.

De son côté, le président Emmanuel Macron estime que l’impact de ces décisions américaines sera “massif” et appelle désormais les Européens à envisager une réponse "coordonnée et proportionnée", en commençant notamment par suspendre les investissements prévus aux États-Unis.

Objectif : éviter une escalade tout en protégeant les intérêts économiques du Vieux Continent. Reste à savoir si cette réponse sera suffisamment rapide et efficace pour contenir les effets domino déjà en cours…

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