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Pourquoi faire le vide nous fait du bien ?

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Alexandra
Mis à jour le 2 mai 2024
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Dans un monde où les chaussettes sont orphelines, où le vide-poche de l’entrée déborde et où les papiers accumulés représentent l’équivalent d’une belle ramette, il existe une arme secrète : le désencombrement. Oui, faire le vide peut mettre un terme à cette fatigue latente qui s’opère dès que vous apercevez un tas d’objets ou un coin désordonné dans votre intérieur. Mais alors pourquoi est-il bénéfique ? Et est-ce réellement le cas pour tout le monde ?

"Faire le vide", un phénomène de mode ?

La notion de vide en psycho

Lorsqu’on commence à évoquer le sujet, d’un seul coup, il prend plusieurs sens… De quel vide s’agit-il ? Du vide dans son sens le plus strict qui consiste à désencombrer ou celui qui invite à se recentrer sur soi ? Finalement, ne s’agirait-il pas d'un peu des deux ?

Le vide est une notion utilisée en psychologie. Il peut alors être négatif, représenter une idée péjorative, synonyme d’absence de désir, d’angoisse, d’ennui, de solitude ou encore d’isolement. Il peut alors s’agir d’un sentiment douloureux. Mais alors pourquoi le vide ferait-il du bien dans ce cas ? La réponse est simple : parce qu’il n’est pas uniquement cela !

Le vide, c’est aussi pouvoir se délester de ce qui nous encombre, mettre de côté les artifices et se recentrer sur soi. Marie Thérèse Beaulieu est Canadienne et créatrice et formatrice de la Technique du Vide MT. Sur son site Internet, elle explique que la technique du vide est un art, celui "de dématérialiser les illusions pour s’apercevoir de la clarté qui vous entoure. C’est développer la capacité de voir et toucher l’essence des êtres, des choses et des situations de la vie pour l’améliorer, la transformer et l’intégrer."

Alors, cette notion de vide ne permettrait-elle pas de donner toute sa place à un lâcher-prise total et à l’opportunité de vivre le moment présent ? Certainement ! Car faire ce "vide intérieurement" amène à ne plus tourner en rond et à aller vers l’essentiel.

D’accord, d’accord, la notion de vide en psycho est de l’ordre de l’intime, négative ou positive, mais si on veut la concrétiser au quotidien, comment peut-on la mettre en œuvre à part en… vidant ?

Comment ça, le vide est tendance ?

Eh non, "faire le vide" ne signifie pas "devenir vide" ou "ne penser à rien". Au quotidien, cette notion peut être plus concrète par le biais de la méditation ou de la sophrologie. Mais… ranger serait également ultra bénéfique. D’ailleurs, qui aurait pu croire qu’il deviendrait tendance alors que le rangement est initialement perçu comme une…corvée ?

Si le métier d’home organizer existe depuis plusieurs dizaines d’années aux États-Unis, il émerge seulement depuis peu en France. C’est la japonaise Marie Kondo, créatrice de la méthode de rangement feng-shui KonMari, qui installe le rangement comme un phénomène à la mode dès 2015. Les émissions de télévision fleurissent sur le sujet et de nouveaux métiers voient le jour. Dès lors, on entreprend de ranger car c’est devenu tendance ! L’épidémie de Covid passant aussi par là, le tri devient une des grandes occupations de cette période. Il faut dire qu’une maison rangée permet de respirer à un moment où l’on se sent / est confinés !

Créée en 2017, la Fédération française des professionnels de l’organisation répertorie ces personnes, expertes du rangement et de l’aménagement chez soi, pour la famille ou dans l’entreprise. Leur métier consiste à simplifier le quotidien de ceux qui font appel à elles en les aidant à trier et à réorganiser méthodiquement leur espace de vie.

Une autre pratique, intimement liée à l'idée de faire le vide, a pris de l'ampleur au fil du temps : le minimalisme. Très présent sur les réseaux sociaux, il est également mis en lumière à travers des documentaires sur Netflix. Mais en quoi consiste-t-il vraiment ? Le minimalisme se définit comme un mode de vie axé sur l'essentiel et prône le rejet du superflu. Pour certains, il représente une quête d'équilibre, tandis que pour d'autres, c'est une réponse à la société de surconsommation.

Quelles que soient les motivations, les objectifs sont les mêmes : réduire le nombre de possessions matérielles pour se concentrer sur ce qui est réellement nécessaire au quotidien. Il s'agit également de simplifier son cadre de vie afin de créer un environnement propice à la sérénité et privilégier les expériences aux biens matériels. En bref, le minimalisme incarne une approche de vie consciente qui attire de plus en plus d'adeptes.

Selon une étude menée en 2023 par le cabinet d'études de marché français GfK, les ventes de livres sur le minimalisme ont augmenté de 56 % en France en 2022 par rapport à l'année précédente. Mais outre la tendance, quels en sont les bienfaits ?

Faire le vide pour se sentir mieux

Vider sa maison : épreuve ou bienfaits ? Les témoignages

Peur du vide : pourquoi alors que c’est censé "faire du bien" ?

Accumuler est un phénomène assez naturel dans notre société à partir du moment où on s’installe dans une maison pour la vie. Or, vivre dans un espace où tout s’accumule peut créer de la confusion, de l’anxiété et nous amener à ne plus retrouver les affaires que l’on cherche. De nombreux articles sur le net regorgent de conseils sur le désencombrement ou en expliquent les bienfaits. Or, certaines personnes n’aiment pas entreprendre ce travail, et qu’il soit tendance ne change rien !

C’est le cas d’Ana qui garde au cas-où. “Jeter me fait mal à l’estomac, c’est plus fort que moi, je ne PEUX pas !" Malgré tout, lui arrive-t-il de faire du vide dans son espace de vie ? "Oui, quand c’est nécessaire, parce que mon mari en ressent le besoin. Je trouve que jeter c’est gaspiller ! Je me dis que les affaires que je garde pourront toujours servir à quelqu’un et ça s’est vérifié plusieurs fois. On me dit souvent "Ana, t’as pas ci ou ça ?" Et évidemment, je trouve toujours !"

Ana fait-elle partie de ceux qui ont "peur du vide" ? "Non, je ne pense pas, je trouve ça agréable d’entrer dans une maison rangée, d’ailleurs la mienne n’est pas en bazar. Je stocke dans les chambres et j’aime être entourée d’objets qui ont une histoire. C’est peut-être maladif de garder, mais je ne sais pas si ça a à voir avec la peur du vide !"

Qu’en disent ceux qui en ressentent les bénéfices ?

Pour d'autres, pas besoin de solliciter un home organiser ! Vincent est un grand fan de rangement, "Chez nous, il y a très peu de bibelots ou d’objets en exposition, j’aime les espaces aérés. Ma femme ressent moins ce besoin de "vider", je sais qu’elle ne voit pas forcément les choses à ranger, mais je m’y suis habitué. C’est devenu ma mission ! Et puis, c’est compliqué de garder, il faut avoir une maison qui le permette comme celles des années 1980 qui étaient construites avec des sous-sols. Chez moi, ce n’est pas possible, alors à un moment donné, il faut vider !"

Pour Vincent, c’est essentiel. "Chaque année, je fais un point sur les vêtements que je ne mets plus ou ceux des enfants. Si je dois renouveler, je dois donner, c’est aussi simple que ça ! Plus jeune, j’étais attaché à des objets, en vieillissant, j’ai mis tout ça de côté. Quand ma maison est rangé et propre, c’est le bonheur, je me sens vraiment très zen !"

Que dit la science ?

Au-delà du simple effet de mode, à quoi cela nous mène-t-il réellement ? C'est surtout un moyen de simplifier nos vies au quotidien. Entre le travail, les promenades avec Médor, le sport et les courses, avoir une maison bien rangée est un véritable cadeau pour notre santé mentale. Et en parlant de charge mentale, garder un environnement ordonné contribue également à abaisser le niveau de stress. Une étude menée en 2011 à l'Université de Californie à Irvine a démontré que les femmes vivant dans des maisons encombrées avaient des niveaux de cortisol plus élevés que celles évoluant dans des espaces bien rangés.

Ah, le cortisol, c’est un peu l'ennemi du siècle ! Souvent surnommé "hormone du stress", il est produit par les glandes surrénales en réponse à un large éventail de stimuli : stress aigu (traumatisme, situation dangereuse, surcharge de travail, etc.), stress chronique (problèmes relationnels, difficultés financières, etc.), anxiété et dépression. Bref, un beau bouquet de réjouissances.

Des bienfaits prouvés par la science
Plusieurs études américaines suggèrent que le cortisol contribue à réguler notre poids, notre tension artérielle et notre glycémie. Alors attention, des niveaux élevés de cortisol sur le long terme peuvent amplifier ces problèmes de santé. L’étude de l'Université de Californie à Irvine s'est penchée sur l'impact du désordre sur notre niveau de stress. Les participants ont été placés dans des pièces tantôt ordonnées, tantôt en pagaille, avant d'être confrontés à une tâche stressante. Résultat ? Ceux évoluant dans des environnements chaotiques ont affiché des niveaux de cortisol bien plus élevés que leurs homologues bénéficiant d'un cadre organisé.

Alors quand tout est à sa place, lorsque nos armoires ne contiennent que l'essentiel, notre esprit s'éclaircit et notre productivité augmente. Et ce n'est pas seulement une impression, la science le confirme.

Une histoire de nuances

Le minimalisme, le désencombrement ou faire le vide peuvent, certes, nous faire du bien mais attention à ce qu’ils ne deviennent pas une charge mentale de plus, ni une contrainte dans nos vies déjà bien mouvementées.

Au fond, ce qui compte avant tout, c'est de rester fidèle à nos propres besoins et préférences, plutôt que de se laisser emporter par les tendances éphémères. Cette obsession pour des espaces immaculés, parfaitement rangés, inonde nos fils Instagram... au point même de nous stresser si nous ne parvenons pas à maintenir notre cocon bien ordonné.

Qu’est-ce qu’on peut retirer de cette pratique sans en faire une religion ?

Si l’on regarde bien, faire le vide c’est d’abord se débarrasser de tout ce qui n'est pas essentiel. Cela se traduit par un tri régulier, sans se mettre la pression. Pour Capucine, libraire de 37 ans, la tâche est ardue “Au début, je me sentais un peu perdue car je fais partie des gens qui aiment les bibelots (rires). Mais quand j’ai dû revenir habiter en studio après une rupture, j’ai vite compris qu’il fallait que je fasse du tri”. Et pour cela, il n’y a pas que les principes de Marie Kondo qui peuvent nous guider dans cette tâche parfois difficile.

“J’ai rangé pièce par pièce, et ça s'est avéré être une approche efficace car je continue de le faire au quotidien.” explique l’isséenne. Car au-delà de faire du bien, c’est surtout un gain de temps et une une occasion de réfléchir à nos habitudes de consommation. “Aujourd’hui, je réfléchis davantage avant d'acheter quoi que ce soit” précise Capucine.

En bref, l’intention ce n’est pas d’avoir un intérieur digne des magazines déco, ni de vider entièrement votre espace (sauf peut-être pour ce bibelot rapporté de Jordanie par tata Chantale lors de son dernier voyage organisé, qui semble accumuler plus de poussière que de souvenirs ensoleillés). L'idée, c'est plutôt de vous débarrasser de cette pression liée au rangement et à l'accumulation d'achats, pour que votre grand nettoyage de printemps ne soit plus une montagne à gravir chaque année.

  • Article réfléchi, travaillé et écrit et à 2 cerveaux et 4 mains par Charlotte et Alexandra -
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