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Gestion de patrimoine

Pourquoi le fait de devenir mère impacte négativement votre patrimoine ?

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Charlotte Papin
Mis à jour le 3 mai 2024
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Devenir mère, c’est le chamboulement d’une vie qui s'accompagne de coûts non négligeables. On ne parle pas du prix des couches et des biberons mais plutôt du coût global lié à l'arrivée d'un enfant, qui implique non seulement des dépenses immédiates, mais qui a aussi un impact durable sur le patrimoine des femmes. On vous explique.

Femme et patrimoine, antonyme ?

Inégalité des femmes face à l’argent

À maints égards, les femmes sont désavantagées par rapport aux hommes, et c’est plus vrai encore pour celles qui font le choix de fonder une famille, autant en termes de revenus que de patrimoine déjà difficilement acquis. En 2021, selon l’INSEE, le patrimoine net moyen des femmes était inférieur de 40 % à celui des hommes, rien que ça….

Dans le panorama des pays de l'OCDE, la France trône au sommet du classement des écarts de richesse les plus prononcés entre hommes et femmes. Une position peu glorieuse. Mais quels sont les facteurs qui expliquent cette disparité ?

Premièrement, les femmes gagnent en moyenne moins que les hommes, avec un écart de salaire médian de 15,5 % en France en 2021 - un fossé qui se creuse au fil du temps. L'éducation financière joue également un rôle crucial. Selon une étude d’Allianz, les femmes ont généralement moins de connaissances que les hommes en matière financière : 29 % d’entre elles présentent un faible niveau d’éducation financière, contre 22 % pour les hommes.

De plus, lorsqu'elles cherchent des conseils professionnels en matière de finances personnelles, les femmes sont moins souvent accompagnées que les hommes, comme le révèle une enquête de Sofinco/Ipsos en 2020. Alors lorsqu'elles décident d'investir, elles sont moins enclines que les hommes à opter pour des placements en bourse ou des produits financiers complexes, d'après une étude de l'Autorité des marchés financiers en 2022. Elles se tournent majoritairement vers des produits d’épargne et des placements plus prudents, donc moins performants.

Cette inégalité prend toute son ampleur lorsque le quotidien est bousculé par l'arrivée d'un enfant.

Le coût de la maternité

Une facture à payer avant même la naissance

Devenir mère n’est pas une entreprise sans frais. Avant même d'avoir leur bébé dans les bras, les femmes font face à des dépenses souvent invisibilisées. Cela commence par les frais de santé.

Bon à savoir

Bien que la Sécurité sociale couvre la plupart des dépenses, les dépassements d’honoraires sont monnaie courante, de même que les frais supplémentaires pour les échographies, les analyses de laboratoire et autres soins prénatals (comme les séances d’acupuncture, d'ostéopathie, etc.).

Les frais supplémentaires à la maternité, considérés comme des frais de confort (comme une chambre individuelle, un lit pour un accompagnant par exemple), s'ajoutent à la liste. Selon un rapport de la Cour des comptes de 2020, les frais non remboursés représentent environ 10 % du total des dépenses de maternité, soit environ 500 € par femme enceinte.

De plus, les femmes enceintes doivent souvent renouveler leur garde-robe, ce qui n'est pas gratuit. Entre l'achat de nouveaux vêtements adaptés à leur corps en évolution et l'investissement dans des soutiens-gorges ou des brassières, la facture continue de grimper. Ces dépenses, qui incombent directement aux femmes, ne peuvent pas être investies ou épargnées pour l'avenir.

Le cap de la naissance

Une fois que le bébé pointe le bout de son nez, les répercussions sur le patrimoine continuent de se faire sentir, en particulier en ce qui concerne la principale cause des disparités de richesse entre hommes et femmes : le salaire.

Les congés maternité et paternité se traduisent par une diminution des revenus : bien que les indemnités journalières soient identiques pour chaque parent, la différence de durée entre ces congés entraîne une perte de salaire beaucoup plus importante pour les mères.

Une fois venu le moment de retourner au travail, la situation se complique davantage en raison de l'insuffisance des solutions de garde. En janvier 2022, Emmanuel Macron a exprimé son inquiétude devant le constat selon lequel « près de 20 % des parents ne parviennent pas à trouver un mode de garde, et plus de 160 000 personnes sont incapables de reprendre le travail faute de solution de garde pour leur enfant » - une situation qui touche principalement les mères.

Selon une étude de la DREES (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) datant de 2021, 11% des mères d'enfants de moins de 3 ans ont dû réduire leur temps de travail en raison du manque de places en crèche ou en garderie. Après la maternité, un grand nombre de femmes constatent que les opportunités de promotion leur échappent. Une étude de 2021 du Boston Consulting Group révèle que les femmes ayant des enfants ont 33% de chances en moins que les hommes sans enfants d'être promues.

Parfois, elles refusent même des responsabilités pour pouvoir assurer leur rôle de mère. Une culpabilité qu’a ressentie Agata quand s’est posée la question d’un retour au salariat après avoir lancé son entreprise en étant jeune maman “J'ai postulé à des offres et candidaté à un poste à responsabilités, bien payé etc. Le job présentait beaucoup d'avantages, dont celui de la sécurité, après avoir été longtemps à mon compte.”

C’est surtout les contraintes en tant que maman qui la travaillent “Mais il avait aussi ses contraintes : reprendre un boulot à plein temps alors que depuis la naissance de mon fils, j'étais à 80 %. Et puis les allers-retours domicile-bureau... J'avoue, ça m'a fait hésiter, et un peu culpabiliser. Je sais que je devais aussi dire au revoir à une certaine liberté.”

Finalement, Agata décroche un poste dans une startup parisienne et ne regrette pas son choix. Elle se rend compte que les questions qu’elle s’est posées sont surtout inhérentes aux femmes “En en discutant avec mon conjoint, je ne peux pas m'empêcher de penser que lui ne se serait jamais posé autant de questions. Cette charge mentale là, elle pèse surtout sur les mères.”

Et pourquoi les hommes ne sont-ils pas concernés ? Tout simplement parce qu’ils se posent moins de questions concernant leur carrière. Généralement, ils ont un salaire plus élevé alors avec une indemnité parentale de 400 €, les couples font le choix de préserver le salaire le plus élevé pour subvenir aux besoins de la famille. Les mères se retrouvent donc à faire des sacrifices. Dans l'année suivant la naissance d'un enfant, 47 % des mères ont dû réduire ou arrêter leur activité professionnelle, contre seulement 6 % des pères.

Lors de la conférence Goodvest sur le thème "Couple et cash, pour le meilleur et pour le pire", Valérie Lion, rédactrice en chef du magazine ViveS Média, a souligné que même si une femme veille à développer son patrimoine et à investir, la maternité vient tout bouleverser. Les femmes ont même tendance à perdre de vue cette préoccupation et à reléguer cette question au second plan, ayant déjà fort à faire avec la charge mentale liée à l’éducation d’un ou des enfants.

Les familles mono-parentales, grandes perdantes

En France aujourd'hui, une famille sur quatre est monoparentale, et 84 % d'entre elles sont gérées par des femmes. Leur priorité ne réside pas dans la construction d'un patrimoine, mais plutôt dans la nécessité de subvenir seules aux besoins de leurs enfants, malgré des revenus souvent plus limités que ceux des hommes (et des pensions alimentaires pas toujours payées par messieurs).

En 2020, l'épargne médiane des familles monoparentales s'élevait à 10 000 euros, comparativement à 35 000 euros pour les couples biparentaux.

Et élever des enfants représente un coût considérable pour les femmes seules. Selon une étude du ministère des Solidarités et de la Santé, le coût moyen d'un enfant en France, de sa naissance jusqu'à ses 20 ans, s'élève à environ 180 000 euros, soit environ 9 000 euros par an en moyenne.

Les implications à long terme

Bien que les premières années de la vie de leurs enfants puissent sembler être le moment critique, les implications s'étendent bien au-delà. Pendant qu'elles se consacrent à la maternité, à l'éducation de leurs enfants ou à reprendre une activité professionnelle, les femmes ont tendance à accumuler peu ou pas de patrimoine.

Les répercussions ? À l'approche de la retraite, elles se retrouvent avec un niveau de vie bien inférieur à celui des hommes. En 2021, les femmes percevaient en moyenne une pension de retraite inférieure de 40 % à celle des hommes. Elles sont donc plus vulnérables à la pauvreté, tant avant qu'après leur départ à la retraite.

Contrer le sort

Alors, pour anticiper les pertes potentielles, certaines femmes décident de prendre les devants. C'est le cas de Fiona, une kinésithérapeute de 31 ans : “C’est en écoutant un podcast sur la gestion financière que j’ai réalisé qu’il fallait vraiment que j’assure mes arrières le jour où j’allais devenir maman. Alors, j'ai commencé à me renseigner sur le sujet, surtout étant donné que je travaille à mon compte”.

Elle commence par ouvrir un Plan d'épargne retraite individuel (PER) et lance la discussion au sein de son couple pour aborder ces questions liées à la parentalité : “Dans notre ville de Vendée, beaucoup de nos amis rencontrent des difficultés pour la garde de leurs enfants. Comme nos parents ne seront pas toujours disponibles, nous avons envisagé de déménager dans une maison où je pourrais installer mon cabinet. Ainsi, je pourrais organiser mes horaires plus facilement en cas de difficulté à trouver une place en crèche”.

Si Fiona a choisi d'anticiper ses futures pertes de revenus avant même de devenir maman en ouvrant un produit d'épargne, ce n’est pas la seule stratégie pour inverser la tendance.

Investir dans la pierre

Devenir propriétaire de son logement offre une sécurité financière à long terme, protège contre l'inflation et permet de constituer un patrimoine immobilier transmissible aux générations futures.
Impliquer son conjoint / partenaire

Parce que quand vous construisez une famille, vous le faites à deux, vous pouvez aussi réfléchir à ce sujet avec la personne qui partage votre vie :

  • Discutez ouvertement de vos objectifs financiers,

  • Établissez un budget et un plan d'épargne communs,

  • Adaptez vos dépenses au prorata de vos revenus,

  • Prenez des décisions d'investissement ensemble et séparément.

Cotiser à des produits d'épargne retraite*

Outre la retraite classique, il existe des produits d’épargne qui vous permettent d’anticiper la retraite et de vous assurer des beaux jours, pour faire un roadtrip en camping car plutôt que de compter ses deniers.

  • Plan d'épargne retraite individuel (PER) : c’est un contrat d'épargne à long terme qui vous permet de vous constituer un capital ou une rente pour votre retraite. Il est accessible à tous, que vous soyez salarié, non salarié, indépendant ou retraité.

  • PER Interentreprises : c’est un dispositif d'épargne salariale qui permet aux salariés de se constituer un complément de retraite.

  • Assurance vie : ce n'est pas seulement un outil de protection pour vos proches en cas de décès, elle peut également être utilisée comme un produit d'épargne retraite.

*Attention : investir est un marathon, pas un sprint. Prenez le temps de faire les choses correctement et vous serez sur la bonne voie pour atteindre vos objectifs financiers. Ce contenu ne se substitue en aucun cas à l'avis d'un professionnel financier.

Les placements mentionnés peuvent présenter des risques potentiels. Restez vigilant(e) face aux rendements attrayants mais risqués, prenez le temps de faire vos propres recherches et faites vous conseiller par des pros.

L'impact de la maternité sur le patrimoine des femmes est une réalité indéniable. Les inégalités salariales, les interruptions de carrière, le temps consacré aux tâches ménagères et l'éducation des enfants et le manque de connaissances financières sont autant de facteurs qui contribuent à creuser l'écart entre les hommes et les femmes en matière de patrimoine. Mais de nombreuses choses peuvent être mises en place pour y pallier.