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50/50 ou prorata : quelle méthode pour partager les dépenses en couple ?

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Charlotte
Mis à jour le 26 septembre 2024
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Quand on parle de dépenses en couple, c’est souvent l’option du 50/50 qui nous vient à l’esprit pour plus d’égalité. Mais en réalité, ce partage égal des frais ne garantit pas toujours une répartition juste, surtout si les revenus sont différents. Alors, comment trouver le bon équilibre pour votre couple ?

C’est quoi la différence ?

Égalité, nom féminin (latin aequalitas, -atis)

Caractère de ce qui est égal.

Équité, nom féminin (latin aequitas, -atis, de aequus, égal)

Qualité consistant à attribuer à chacun ce qui lui est dû par référence aux principes de la justice naturelle.

Parce qu’on ne vit pas uniquement d’amour et d’eau fraîche (ça se saurait), parler d’argent en couple est inévitable quand vient le temps de partager les dépenses. Et là, la solution qui semble la plus évidente, c’est le fameux 50/50 : chacun paie sa moitié, et on n’en parle plus. Simple, efficace, égal… en apparence.

Mais est-ce vraiment équitable ? Pas toujours, surtout quand les revenus diffèrent. Depuis quelque temps, une nouvelle approche fait parler d’elle : le prorata. Mais qu’est-ce que c’est exactement ? Le principe du prorata, c’est que chacun contribue en fonction de ses revenus, pour que les charges soient réparties de manière plus équitable.

Prenons un exemple concret : Santiago gagne 2 000€ net par mois et Ambre 3 200€ net. Ensemble, ils ont des dépenses communes de 1 500€ par mois.

  • En 50/50, chacun paierait 750€.

  • En prorata, Santiago verserait environ 577€, et Ambre, 923€, ce qui correspond à leur capacité financière respective.

Si le 50/50 donne l’impression d’être juste, il ne l’est pas toujours, surtout quand on sait que dans un couple hétérosexuel, les écarts de salaire sont fréquents. Selon l’Insee, les femmes touchent en moyenne 24,4 % de moins que les hommes. Dans l’autre sens, les hommes perçoivent 32,3 % de plus, toujours selon les mêmes données.

Malgré ces disparités, la plupart des couples (64 % selon le Crédoc) choisissent de mettre en commun l’intégralité de leurs revenus, notamment via un compte joint. Cette solution permet à chacun de puiser dans le pot commun pour les dépenses du quotidien, mais la question qui reste est : comment répartir équitablement ces dépenses ?

L’argent et le couple : entre normes et besoin d’équilibre

Quand on parle d’argent en couple, il n’y a pas de règle universelle, chaque duo trouve son propre équilibre. Mais la méthode du 50/50 est largement répandue car elle s’impose comme une solution équitable et logique, comme en témoigne Jade, 28 ans, salariée d’une start-up parisienne : « Quand j’ai emménagé avec mon copain, on a choisi le 50/50. On ne gagnait pas le même salaire, mais c’était notre façon d’être égaux. »

Jade n'est pas la seule à penser ainsi. Lucile Quillet, journaliste et autrice du livre Le prix à payer : ce que le couple hétéro coûte aux femmes, observe que beaucoup de femmes optent pour cette répartition par principe d'indépendance. « Je constate souvent chez les jeunes générations que nous avons été éduquées en tant que femmes avec l'idée que pour faire preuve de notre indépendance, il faut forcément sortir sa Carte Bleue au restaurant et faire du 50/50, sinon on tombe dans le cliché de la femme entretenue, alors même que nous sommes majoritairement plus pauvres que les hommes ».

Pour Esmée, 29 ans et agente administrative, hors de question que son conjoint paie l'addition au restaurant, même s'il gagne bien plus qu'elle : « On a une grosse différence de salaire, mais je n'arrive pas à faire autrement que de partager en faisant moitié-moitié. Même si, à la fin du mois, c'est parfois difficile de suivre le rythme. »

L'indépendance financière semble être le moteur derrière le 50/50, mais dans la réalité, cette méthode peut appauvrir l’un des partenaires. Comme l’explique Héloïse Bolle, fondatrice d’Oseille et Compagnie : « En cas d'écart, le 50/50 est la pire des situations : par fierté, celui ou celle qui a le salaire le plus faible veut partager les dépenses. Mais c'est très simple : au fil du temps, il ou elle est celui qui ne réussit pas à épargner, alors que l'autre peut mettre de l'argent de côté ». Elle préconise donc une répartition proportionnelle aux revenus, aussi appelée prorata.

Dans le cas de Jade, tout allait bien jusqu’à ce que son conjoint se réoriente professionnellement, ce qui réduit drastiquement ses revenus. Pendant ce temps, Jade décroche un nouveau poste avec une augmentation de plus de 700€ par mois. « Lors d'une conférence sur le couple et l’argent, j’ai eu un déclic en entendant parler du prorata. Je me suis rendu compte que je pouvais investir davantage grâce au 50/50, mais que mon copain avait du mal à suivre. Ça me semblait totalement injuste. »

Lorsqu’elle en parle à son conjoint, il n’est pas emballé : « Il n’était pas à l’aise avec l’idée. Pour lui, inconsciemment, c’était comme admettre qu’il n’était pas à la hauteur financièrement. » Et ce sentiment n’est pas rare. Homme comme femme, beaucoup se sentent mal à l'aise avec l’idée de contribuer en fonction de leurs revenus, par peur de paraître redevable, surtout dans les couples où l’homme gagne moins.

Si les hommes qui gagnent moins tiennent à prouver qu'ils peuvent suivre le rythme, Lucile Quillet met en lumière un autre phénomène : dans les couples où le prorata est en place, lorsque les femmes gagnent moins, elles ressentent souvent le besoin de "compenser" en s'occupant de plus de tâches domestiques. Ce travail non rémunéré vient alors s'ajouter à la pression financière déjà présente.

Une crainte partagée par Esmée « Si on adopte le prorata, j'ai peur de ressentir une pression inconsciente pour prouver à mon conjoint que je ne suis pas là pour profiter. C’est un peu gênant à admettre, mais c’est bien réel. »

Une gestion différente

Les disparités entre les sexes se retrouvent également dans la gestion des dépenses. Selon une enquête, 70 % des couples hétérosexuels en France possèdent un compte joint pour les dépenses du quotidien.

Cependant, lorsque ce n'est pas le cas, un schéma traditionnel émerge : les hommes assument souvent la responsabilité des achats majeurs. En effet, ils prennent en charge 31 % des dépenses liées à l'achat de voitures, 25 % pour l'électroménager et 30 % pour les frais de logement. Pendant ce temps, les femmes sont généralement chargées de gérer les courses et les charges courantes, une répartition qui peut sembler anodine, mais qui a des répercussions profondes notamment en cas de séparation.

C’est ce qu’illustre la journaliste et autrice Titiou Lecoq dans la théorie du pot de yaourt.

Alors, est-ce que le prorata est la solution miracle ? Beaucoup d’experts le recommandent comme étant plus juste et équitable. Mais dans la pratique, les habitudes et les valeurs personnelles jouent aussi un grand rôle. Ce qui compte au final, c’est de trouver un équilibre qui convient à votre couple, sans que l’argent ne devienne une source de tension ou d’injustice.

Comment trouver la bonne répartition ?

L’argent en couple, c’est souvent un sujet délicat. Chacun a ses préférences, ses idées, et il n’y a pas de formule magique. Alors, comment trouver la répartition qui vous convient ? Ça dépend surtout de vous deux : vos revenus, vos valeurs, et surtout, votre capacité à en discuter. Car oui, en parler est nécessaire, même si ce n’est pas toujours facile.

Organisez un money date

Rassurez-vous, ce n’est pas un rendez-vous pour sortir les calculettes au restaurant. L’idée est plutôt de créer un moment dédié pour parler finances avec bienveillance et ouverture. D’après une étude menée en 2024 par Poll & Roll pour Goodvest, 92 % des personnes interrogées discutent régulièrement d’argent en couple. Pourquoi ? Parce que l’argent est tabou et que est souvent au cœur des conflits conjugaux.

Alors, plutôt que d'attendre que le sujet explose à table, mieux vaut aborder la question sereinement et régulièrement.

Mais concrètement, on parle de quoi durant un money date ?

  • Votre vision de l’argent L’argent a une signification différente pour chacun. Que vous ayez grandi dans une famille économe ou dépensière, votre relation à l’argent est influencée par votre histoire. Alors, échangez sur ce que ça représente pour vous, pour poser les fondations de votre gestion commune.

  • Vos dettes Soyez honnête sur vos dettes ! Ce n’est jamais agréable d’en parler, mais c’est essentiel. Cela permettra à votre partenaire de comprendre vos obligations financières et d’ajuster la répartition en fonction. Pensez aussi à discuter des stratégies de remboursement de ces dettes.

  • Vos objectifs Des projets de couple, vous en avez sûrement. Partir en sac à dos arpenter l'Himalaya, acheter votre cocon à deux ou préparer une épargne de précaution. Partager vos projets à court et long terme vous aidera à voir où placer vos priorités et comment organiser votre épargne et vos dépenses.

La formule pour une bonne répartition

Vous avez mis les pieds dans le plat (bravo !) mais après le money date, il est temps de passer à l’action. Comment trouver la répartition qui fonctionne pour vous deux ? Voici quelques étapes clés :

1 - Analysez vos revenus respectifs

Avant de décider quoi que ce soit, il est important de savoir ce que chacun gagne réellement. Cela vous permettra d’avoir une vue claire sur les montants disponibles pour vos dépenses communes.

2 - Évaluez vos charges et priorités

Loyer, courses, Netflix, salle de sport,... Faites la liste de vos charges communes et personnelles. Vous pourrez ainsi déterminer ce qui doit être partagé et ce qui peut rester individuel. Peut-être que vous préférerez un compte commun pour les dépenses partagées ou continuer à gérer chacun vos finances séparément. C’est le moment d’en discuter de façon claire.

3 - Discutez de vos valeurs

Chacun a une relation différente avec l’argent alors soyez ouvert(e). Si vous tenez à une répartition totalement égale des dépenses, vous pourriez être plus à l’aise avec le 50/50. Mais si vous préférez une répartition qui reflète vraiment les moyens de chacun, le prorata pourrait bien être la solution. Tout est question de perspective : laissez aussi votre partenaire exprimer son point de vue pour trouver l'équilibre.

4 - Prenez en compte les émotions

L’argent, ce ne sont pas que des chiffres. Il y a souvent des questions plus profondes d’indépendance ou de sécurité qui entrent en jeu. Soyez transparents sur vos ressentis : l’un de vous peut vouloir plus d’autonomie, tandis que l’autre préfère une gestion centralisée. Écoutez le point de vue de chacun, car c’est à deux que vous construisez votre méthode.

5 - Testez et ajustez

L’argent, ça va, ça vient, rien n’est figé ! Ce qui marche aujourd’hui peut très bien évoluer demain. Vous ne serez pas engagé pieds et poings liés jusqu’à l’éternité à votre système de partage des dépenses. Essayez une méthode pendant quelques mois et ajustez si nécessaire, surtout si un changement de situation se profile (nouveau travail, bébé en route ou adoption d’un ami à quatre pattes…).

6 - Communiquez régulièrement

Comme vous le répète votre grand-mère Odette, la clé, c’est la communication. Faites régulièrement le point pour vérifier si tout se passe bien. Cela évitera les frustrations et permettra d’ajuster en fonction des besoins.

Quelles méthodes ?

Il existe plusieurs approches pour répartir vos finances :

  • Tout en commun : Tous les revenus sont versés sur un compte joint, et toutes les dépenses, même personnelles, sont réglées à partir de là.
  • Tout séparé : Chaque partenaire garde une gestion indépendante et partage les charges communes selon un accord établi.
  • Méthode mixte : Une partie des revenus va sur un compte commun pour les dépenses partagées, et chacun garde le reste pour ses dépenses personnelles.

Que vous optiez pour le 50/50, le prorata ou votre méthode, l’essentiel, c’est d’en parler et de trouver ce qui vous convient à tous les deux. Après tout, discuter d’argent, c’est poser les fondations d’une relation solide et équilibrée. Autant s’y mettre dès le début pour éviter les mauvaises surprises !

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